Syndicat mixte de production d'eau potable de la Côte d'Emeraude
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Au fil de l’eau N°29
mars 2015
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Usine de Bois-Joli | Infos conso | Ec'eau gestes |

Comprendre une analyse d’eau

L’eau est un des éléments les plus contrôlés en France.
Pour garantir la qualité sanitaire de l’eau du robinet, la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales, fait des analyses pendant tout le processus de production d’eau potable :

  • D’abord au niveau du captage en rivière, sur « l’eau brute », avant traitement à l’usine d’eau potable, pour vérifier que certains polluants ne sont pas trop importants et répondent aux limites réglementaires fixées ;
  • Ensuite sur la station de production pour s’assurer que l’eau produite peut être mise en distribution ;
  • Enfin dans les réservoirs d’eau et les réseaux d’alimentation en eau potable, où la qualité sanitaire de « l’eau distribuée » est régulièrement suivie.

A partir des différentes informations, notamment médicales ou toxicologiques, une relation entre les valeurs d’un paramètre et les effets sur la santé peut être élaborée. Des limites de qualité sont définies en appliquant des coefficients de sécurité et de prévention afin qu’aucun effet néfaste ne puisse être observé sur la santé du consommateur. Ce travail "normatif" est mené au niveau international par des experts sous l’égide de la Communauté Européenne ou de l’Organisation Mondiale de la Santé.

Une fois par an, à l’occasion d’une facturation, vous recevez un bilan simplifié d’analyses de l’eau potable distribuée. Les résultats des analyses sont également affichés en mairie. Bien que certains paramètres soient très connus comme les nitrates, le fer, le chlore ; d’autres le sont beaucoup moins comme le COT, la turbidité, le TAC.
Mais à quoi correspondent exactement les paramètres que l’on ne connaît pas et comment les interpréter ?

En voici quelques exemples :

  • La turbidité de l’eau potable est généralement très faible sauf cas particulier liés notamment à des problèmes de canalisation.
  • La conductivité, mesurée en micro siemens par centimètre (µS/cm) permet d’apprécier la teneur en sels dissous dans l’eau.
  • Pour être potable, l’eau ne doit être ni trop acide, ni trop basique mais proche de la neutralité. La valeur doit être comprise entre 6,5 et 9. Si besoin le pH de l’eau potable est rectifié avant distribution.

L’eau du Frémur n’est ni incrustante ni agressive et le pH est proche de la neutralité.

  • Le TA et le TAC. Ces paramètres permettent de vérifier l’alcalinité d’une eau. L’alcalinité est liée à la présence d’ions carbonates, hydroxydes et hydrogéno-carbonates. En fonction de leur teneur respective, l’eau est dite « incrustante » et favorise les dépôts de calcaire ou « agressive », donc corrosives envers les canalisations. Ces ions varient en fonction du pH et c’est une des raisons pour lesquelles le pH doit être parfois rectifié en vue de délivrer une eau à l’équilibre "calco-carbonique".

L’eau du Frémur est douce (dureté = 13°f). Les « anti-tartres » tels que les phosphates, silicates etc. sont donc inutiles pour le lavage du linge et de la vaisselle. Les lessives pour le linge et le lave-vaisselle sans phosphates auront la même efficacité et respecteront l’environnement. De plus, l’eau de Saint-Lunaire nécessite peu de lessive : respecter les doses inscrites sur les paquets pour une eau douce permet de faire aussi des économies !

La dureté, exprime le dosage du calcium et du magnésium. Si l’eau potable en contient peu, elle est dite « douce » et si au contraire elle en contient beaucoup elle est dite « dure ». Lorsque l’eau utilisée est dure, les acides gras des lessives "neutralisent" le calcium et le magnésium de l’eau avant de pouvoir agir en tant qu’agents détergents. Une eau dure nécessite pour le même pouvoir détergent une quantité plus élevée de savon qu’une eau douce.

L’eau du Frémur, est riche en matières organiques. Malgré un traitement poussé visant leur élimination à l’usine, le COT résiduel peut se combiner avec le chlore et engendrer des sous- produits à l’origine parfois d’un mauvais goût de l’eau.

Le C.O.T. est une mesure des matières organiques que l’on trouve dans l’eau. Leurs origines sont diverses. Les scientifiques soupçonnent les apports liés au milieu naturel mais aussi et surtout aux activités humaines (stations d’épuration, agriculture…), dont les contributions respectives sont encore très mal connues.

L’eau potable produite à partir du Frémur contient très peu de nitrates et la moyenne annuelle dans le Frémur est de 25 mg/l.

Les nitrates. En France, actuellement, une eau contenant plus de 50 mg/l de nitrates est officiellement non potable, ce qui permet de protéger nourissons et femmes enceintes d’éventuels effets néfastes sur leur santé. On connaît aussi les effets néfastes des nitrates sur le milieu naturel : associés aux phosphates, les nitrates participent aux phénomènes de prolifération d’algues vertes microscopiques (eutrophisation). Ces phénomènes posent problèmes pour la fabrication de l’eau potable, la salubrité des eaux de baignade et des plages.

Si le goût de chlore est gênant pour boire l’eau, remplissez une carafe et laissez là reposer au réfrigérateur ou à température ambiante avant de la consommer : le chlore se sera échappé !

Le chlore libre et le chlore total sont des paramètres caractéristiques de la désinfection au chlore de l’eau dont l’objectif est d’éliminer tous les micro-organismes pathogènes. Les valeurs indiquent le taux résiduel de chlore dans les canalisations : c’est une sécurité pour le consommateur.

La microbiologie est la recherche de bactéries, virus, microbes pathogènes. L’eau potable ne doit en contenir aucun. La présence de coliformes, entérocoques ou de la bactérie Escherichia Coli indique une contamination de l’eau par des matières fécales

Les textes de référence :
Articles L.1321-1 et L.1321-4, articles notamment R 1321-1 à R 1321-63 du Code de la Santé publique
Directive européenne n° 98/83/CE du 03/11/1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine
Décret n° 2007-49 du 11/01/2007 relatif à la sécurité sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine
Arrêté du 11/01/2007 relatif aux limites et référence de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine
Arrêté du 11/01/2007 relatif au programme de prélèvements et d’analyses du contrôle sanitaire pour les eaux fournies par un réseau de distribution